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BIOGRAPHIE

M. GRAEBERT Henri, Paul, Louis est né le 19 juillet 1893 à METZ.

Fils de Louis GRAEBERT et de Marie-Jeanne KIFFER.

Aîné de dix enfants, quatre garçons et six filles, tous seront initiés à la Musique par leur père, Louis GRAEBERT, professeur à l’Ecole de Musique de Metz.

De 1901 à 1911, études au Lycée de Metz, où il sera condisciple de Gabriel HOCQUARD, futur maire de Metz.

A l’âge de 5 ans, Henri GRAEBERT est élève de son père pour le solfège, le piano, le violon, puis à 12 ans, pour l’orgue, l’alto, l’harmonie.

En 1911, entre au Conservatoire de NANCY où il est élève de Guy ROPARTZ pour l’écriture, de Louis THIRION pour le piano et l’orgue, de René POLLAIN pour la musique de chambre.

Remporte en 1914 un premier Prix d’orgue et un second Prix de piano ainsi que le Prix de 1883 de la Ville de Nancy.

La guerre de 1914-1918 perturbe le déroulement de ses études. Le 28 juin 1919, il se voit décerner à l’unanimité du jury un premier Prix de piano et un premier accessit d’improvisation à l’orgue.

« Suivant délibération de la Commission administrative des Hospices Civils de Metz du 8 mai 1912, Monsieur Henri GRAEBERT a été engagé à partir du 16 mai 1912 comme organiste à l’Hospice Saint-Nicolas ». Il occupera ce poste jusqu’à sa mort.

Se perfectionne à l’orgue auprès du Maître Marcel DUPRE, au piano auprès du Maître Henri ETLIN, d’origine messine.

En 1919, entre au service de la Ville de METZ, après concours, comme professeur de piano, cours supérieur et de perfectionnement au Conservatoire de Metz, recréé par la première municipalité française après (novembre) 1918.

Forme de nombreux élèves. Son enseignement rigoureux en fait de brillants lauréats, certains d’entre eux suivront une carrière musicale de qualité.

Le 24 janvier 1920, il épouse Alice, Marie-Louise FEVRE*, née le 10 octobre 1896 à GRANDVILLE, Aube. Deux enfants naîtront : Claude en 1922, François en 1928.

Se produit en soliste, participe à de nombreux concerts de musique de chambre avec ses collègues : MM. SOUDANT – MICHELON – CUELENAERE – EHRMANN – LAFOND – VILLETARD.

En 1926, succède à son père à la direction de l’orchestre et de la chorale du Cercle Musical Messin, fondé par Charles Pierné en 1871.

Est nommé, en 1926, chevalier dans l’ordre des Palmes académiques au titre du Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, puis promu officier dans le même ordre le 10 mars 1931.

Directeur-fondateur de l’Ecole d’orgue en 1934. Ecole placée sous le haut patronage, entre autres, de l’Institut Pontifical de Musique sacrée à Rome, de l’Institut grégorien de Paris…, des Maîtres Charles-Marie WIDOR, Gabriel et Paul PIERNE, Marcel DUPRE, Joseph BONNET…, du Maire et de l’Evêque de Metz…

1935, titulaire de l’orgue de l’église Notre-Dame. Sa sœur Germaine lui succédera en 1959.

Le 24 août 1939, est mobilisé pour une durée de 2 mois. Démobilisé – à Mayenne – le 3 novembre. Rejoint son poste à Metz où l’activité du Conservatoire est réduite en raison des circonstances… c’est la guerre, la « drôle de guerre » jusqu’au 10 mai 1940 : commencement de la « tourmente »…. ! Fin août, il rejoint sa petite famille réfugiée à Brest depuis novembre 1939. Peu après son arrivée, est informé par sa famille de la mise sous scellés de ses biens par les allemands, de l’expulsion qui l’attend dans l’hypothèse de son retour à METZ.

La place d’organiste de l’église Saint-Louis de Brest étant vacante, Monsieur le Chanoine B. COURTET, curé –archiprêtre, le nomme titulaire du grand orgue, un « Cavaillé-Coll ».

En mai 1941 est nommé Directeur de l’école de Musique de BREST.

Continue à servir la Musique malgré les heures sombres de l’époque, dues aux incessants et violents bombardements. Organise des concerts et donne des récitals d’orgue chaque dimanche d’octobre 1940 à juillet 1944.

Par l’étendue de sa culture générale, il rend d’éminents services tant à la sous-préfecture qu’à la mairie de BREST de 1941 à 1945.

A la libération en septembre 1944, au lendemain du siège et de la destruction de BREST, il est invité à rejoindre les services administratifs de la sous-préfecture installée provisoirement à LANDERNEAU et est chargé par le Préfet du Finistère, Monsieur LECOMTE, d’organiser le service des sinistrés pour l’arrondissement de BREST.

Les conditions de vie sont difficiles, pénibles. Henri GRAEBERT, lui-même sinistré, n’en poursuit pas moins son activité musicale. Chaque samedi, il se rend – à bicyclette – de Landerneau à Landivisiau pour tenir les orgues en l’église Saint Thivisiau d’octobre 1944 à juillet 1945.

Avant de quitter la Bretagne, il donnera le 7 juillet 1945 un dernier récital d’orgue en la Cathédrale Saint Corentin de Quimper.

Le 31 juillet 1945, après la « tourmente », Henri GRAEBERT fait son retour à METZ où il est nommé Directeur du Conservatoire National de Musique. Prend la succession de Monsieur René DELAUNAY, lui succède également à la direction artistique de l’Association des Concerts du Conservatoire ainsi qu’à son fauteuil à l’Académie Nationale de Metz, en devient membre titulaire.

Il y fera des communications dont :

• L’Hôtel Saint Livier

• La Création de l’Ecole de Musique de Metz et son fondateur, Victor DESVIGNES

Le Conservatoire, désorganisé à la Libération, retrouve sa pleine et normale activité et se classe parmi les principaux conservatoires de France grâce à l’inlassable dévouement de Henri GRAEBERT, à sa compétence, à ses constants et patients efforts.

Professe les cours d’harmonie et d’orgue.

Prépare et dirige les chorales du Conservatoire et du Cercle Musical Messin.

A la demande de Monsieur Gilbert GRANDVALL, Haut-Commissaire en Sarre, il inaugure le 17 mars 1946 le poste de Radio-Sarrebrück en interprétant avec l’orchestre de l’Association des Concerts du Conservatoire des œuvres de compositeurs français.

Il ambitionne de voir se créer à METZ un orchestre permanent. Aussi œuvre-t-il avec détermination et multiplie-t-il les démarches auprès de la Ville de Metz afin que celle-ci se dote d’un Orchestre municipal qui voit le jour en septembre 1946. Il sera à la tête de cette formation** durant quelque dix années au cours desquelles il organise et dirige les concerts. Nombre de ceux-ci, revêtant un éclat particulier, resteront mémorables.

Membre du Jury lors des concours aux conservatoires de NANCY, LUXEMBOURG, ESCH SUR ALZETTE.

Président d’honneur des Sociétés Musicales de Moselle et de Meurthe et Moselle.

Le 9 janvier 1954, Monsieur Raymond MONDON, Député-Maire de Metz, remet à M. Henri GRAEBERT la croix de chevalier de la Légion d’honneur, récompense d’une vie consacrée à la Musique. « En lui remettant cette croix, Monsieur MONDON ne manque pas de souligner tous les mérites de Monsieur GRAEBERT, ceux de l’homme et ceux du musicien. Il l’a fait en retraçant l’exceptionnelle carrière du Directeur du Conservatoire ».

Il reçut le titre de Directeur honoraire du Conservatoire National de Musique de Metz, lors de son départ à la retraite.

Le 24 décembre 1959 au soir, en se rendant à la chapelle de l’Hospice Saint Nicolas pour y jouer la Messe de minuit, saisi d’un malaise en chemin, s’affaisse sur les marches de l’église Notre-Dame. Il décédera le lendemain, le 25 décembre, jour de Noël.

Henri GRAEBERT aura marqué de son empreinte, de sa forte personnalité, la vie musicale messine au cours de plus de trois décennies.

Lors du concert donné, le 14 mai 1960, en hommage à la mémoire de Monsieur Henri GRAEBERT – à côté des témoignages d’estime qu’exprimèrent, en ce jour, MM. Raymond MONDON, député-Maire, et Jacques PERNOO, Directeur du Conservatoire de Musique de METZ – Monsieur le Pasteur A. GRIESBECK, Président de l’Association Lorraine des Amis de la Musique, écrira en conclusion de l’éloge qu’il fit à cette occasion : « Oui, Henri GRAEBERT a été un bon et noble serviteur de la Musique ».

 

 

* Un de ses trois frères – tous trois morts à la guerre de 1914–1918 – Lucien, violoniste et flûtiste, fut condisciple de Henri GRAEBERT au Conservatoire de NANCY.

** Parmi les membres de celle-ci, il retrouve un ancien condisciple du Conservatoire de Nancy, René KIFFEL, violoniste-flûtiste, et qui fut l’ami de Lucien FEVRE.